Un coup de pouce pour les « exclus bancaires »
Votre situation professionnelle est fragile ou vous avez un revenu trop faible pour pouvoir souscrire à un crédit auto classique ?
Le microcrédit personnel est fait pour vous.
Ce microcrédit, comme son nom l'indique est un crédit dont le montant prêté est relativement faible, il a été mis en place par la Caisse des dépôts. En effet, celui-ci va de 300€ à 3 000€, voir 5 000€ dans des cas exceptionnels. Ce prêt est un prêt sur mesure, qui s’adapte aux budgets des particuliers. Il permet de financer des biens ou services qui permettent d’améliorer la situation du particulier. Le demandeur de ce prêt bénéficie d’un accompagnement approfondi pour étudier et déposer sa demande auprès d’une banque.
Le microcrédit personnel, c’est pour qui ?
Ce dernier est destiné aux particuliers souhaitant concrétiser un projet important favorisant leur insertion sociale et professionnelle (logement, mobilité et emploi)et qui ne parviennent pas à obtenir un crédit bancaire classique auprès des banques. Entre autre, ce sont les personnes exclues du système bancaire (personnes titulaires du RSA, chômeurs, allocataires de minima sociaux) mais qui disposent d’une capacité de remboursement jugée suffisante par l’accompagnant et la banque. Noter qu’il n’y a pas de conditions de revenus définies. Toutes personnes fichés FICP (Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers) ou FCC (Fichier Central des Chèques) ne peuvent pas faire de demande pour le microcrédit sauf en cas d’accord de la Banque de France sous conditions de ressources.
Le microcrédit personnel peut être utilisé pour financer une formation professionnelle, des soins médicaux, des biens immobiliers de premières nécessités, un permis de conduire, payer des frais de caution, etc. Mais il est souvent utilisé pour l’achat ou la réparation d’une voiture.
Pour les chômeurs, il est possible de demander un prêt social de la CAF pour financer l’achat d’une voiture, voir l’article Prêt auto CAF.
Les caractéristiques du microcrédit personnel
Concernant la durée de ce crédit, il va de 6 à 36 mois, voire 60 mois pour des cas exceptionnels. Cette durée est calculée selon votre profil, la nature de votre projet et votre faculté à rembourser ce crédit d'après vos ressources.
De plus, sachez que ce type de crédit, même s'il est dit « micro », possède un coût. Le taux d’intérêt du microcrédit est un taux modéré. Il est défini par l’établissement financier prêteur, généralement le taux débiteur annuel fixe est de 4% soit un TAEG fixe de 4,08% néanmoins vous ne payerez pas de frais de dossier, ni d'assurance, et ni de frais en cas de remboursement anticipé. Il est remboursable par mensualités constantes, comme un prêt classique.
A noter que le microcrédit personnel est garanti à 50% par l’Etat et à 50% par la banque prêteuse (toutefois une petite partie peut être couverte par une collectivité locale). Par exemple, en Poitou-Charentes, le conseil régional rembourse les intérêts au particulier une fois qu’il a réglé ses échéances.
Attention il existe des cas d’exclusion, le microcrédit personnel ne finance pas le remboursement des crédits (voir article sur rachat de crédit), ni les besoins en trésorerie, ni pour combler des découverts.
Où s’adresser ?
- Association familiale : Famillesrurales.org
- Association de solidarité : Restosducoeur.org
- Union départementale des associations familiales : UDAF91.fr (par exemple en Essonne)
- Union Nationale des Centres communaux d’Action Sociale : unccas.fr
- Ou trouvez un interlocuteur proche de chez vous : France-microcredit.org
- Pour les franciliens, voir microcredit-municipal.fr.
Les démarches
Tout d’abord, vous devez vous adresser à un réseau d’accompagnement social et non une banque. C’est le réseau d’accompagnement qui servira d’intermédiaire. Ce processus permettra de diminuer le risque bancaire et de rassurer les banquiers. Pour se faire, il vous faudra déposer une demande à une association, comme le Secours Catholique ou la Croix Rouge par exemple.
Après l’étude de votre dossier, votre accompagnateur estime votre « reste à vivre », ce qui peut vous apporter un avantage pour votre situation car en effet, les banques présentent souvent un barème standard pour évaluer votre solvabilité contrairement à l’accompagnateur qui lui, va calculer de façon précise votre reste à vivre en ne fonctionnant pas avec la règle de 33% de taux d’endettement.
Il montera ensuite votre dossier, pour cela plusieurs pièces justificatives vous seront demandés (état des revenus, situation familiales...). Pour plus de précision consultez la page sur creditmunicipale.fr,
Vous pouvez aussi transmettre à votre accompagnant un devis ou une estimation financière de votre projet. Par exemple pour l’achat d’une voiture d’occasion, n’oubliez pas de prendre en compte les dépenses en carburant et en assurance. Après avoir formé votre dossier et avoir établi un rendez-vous d'instruction, celui-ci sera analysé et fera l'objet d'une commission. Si le comité vous donne une réponse négative, votre accompagnant vous orientera vers des services sociaux.
La signature du contrat de prêt n'interviendra qu'après l'avis favorable du comité. Celui-ci va notamment s'assurer qu'il peut garantir le financement dans le cadre du fond de cohésion sociale. Le délai varie entre dix jours et quelques semaines, mais généralement il peut atteindre un mois entre la remise du dossier et la réponse de la commission. Une fois le prêt accepté, la banque vous envoie une offre de crédit classique et vous disposerez alors d’un délai de réflexion de sept jours calendaires avant de renvoyer le contrat signé.
En cas d’impayés, l’intermédiaire qui a accompagné votre demande de microcrédit vous aide à régler la situation en négociant auprès de l’établissement financier. Voir article sur les difficultés de paiement de crédits.
Certaines banques ont réalisé un partenariat avec des organismes spécialisés du microcrédit, tel La Banque Postale, Le Crédit Coopératif.
Pour plus de précisions concernant le microcrédit mis en place par la Caisse des dépôts en 2007, consulter le site : www.france-microcredit.org
Article mis en ligne le 28 Mai 2010, Mis à jour par A. Razafindraibe le 18 Août 2017