RECHERCHER UNE VOITURE
Alors que les prix dans les stations fluctuent sans aucun lien direct avec le coût du baril, selon des raisons nébuleusement expliquées dans la presse, il devient intéressant de s'interroger sur les choix entre le diesel et le super. Les avantages de consommation moindre du gazole s'amenuisent devant les différences de valeurs d'achat du véhicule, du litre de carburant à la pompe, des taxes… Dans ce contexte, le Forester de Subaru animé par le boxer deux litres essence mérite quelque attention, d'autant que les appétits semblent nettement mieux maîtrisés que par le passé. 
C'est en 1997 que le Forester apparaît, croisement entre la station wagon et l'engin tout-terrain classique. Son look de break surélevé est innovateur. Son agilité et sa formidable tenue de route tiennent principalement de quatre de ses qualités : sa motricité permanente sur les quatre roues, son centre de gravité bas, son poids étonnamment léger et son aérodynamisme. Le boxer allié à la disposition symétrique des composantes du véhicule fait sensation auprès des amateurs éclairés. Le Forester de la nouvelle génération arrive avec des équipements et des finitions améliorés procurant ainsi de l'agrément de conduite et de la compétence bien en relation avec l'air du temps. Les freins, bien qu'à tambours à l'arrière, sont d'une efficacité redoutable. Le contrôle de stabilité complète les éléments traditionnels qui ont construit la légende Subaru par trop confinée. Toutefois, ces aides électroniques ne sont sollicitées que dans des cas extrêmes. 
Souvenons-nous que Subaru est, depuis les années 70, un pionnier de la transmission intégrale. Sa gamme Leone a contribué à assurer une mobilité bon marché sur presque tous les terrains : boue, neige, herbe, sable… rien n'a été épargné aux Leone ! Le secret de l'efficacité des Subaru tient dans la légèreté, la simplicité et la fiabilité. Une piste d'essai découverte par notre spécialiste du tout-terrain, Franck Poisin, a permis, en toute sécurité, de mettre en évidence que les principes du constructeur japonais sont, à l'usage, logiques et efficaces. 
Tout a changé à l'intérieur du Forester : la finition est en nette progression et ne craint plus la comparaison avec ce que certains qualifient de référence. Toutefois, ici, quand on appuie sur un bouton, on est sûr que cela fonctionne. Les matériaux sont de bonne facture tout comme les assemblages. La vie à bord s'annonce sans souci d'autant que l'espace est tel qu'un convoyage de fans vers l'Oktoberfest pourrait s'effectuer aisément avec le ravitaillement des passagers. 
La boîte manuelle à seulement cinq rapports qui induit une consommation plus importante qu'avec une sixième vitesse, dispose d'un réducteur, certes modeste qui permet néanmoins de faciliter les évolutions lentes dans les terrains accidentés et de franchir des déclivités appréciables. Le moteur est souple à condition de maintenir un régime de quinze cents tours par minute. Remarquablement suspendu, le Forester évite à ses occupants d'être par trop secoués. 
Une pente descendante s'engage par un croisement de pont et se passe sur les freins. Le frein moteur n'étant pas l'apanage des flat de Subaru, il est dommage que le constructeur n'ait pas doté son Forester d'un système de contrôle de vitesse en descente. Retournons à la technique avec un pied sûr, comptons sur l'ABS bien calibré et nous arriverons en bas avec de la marge avant que l'avant ne racle. Autre endroit, un passage en dévers, la roue ancrée dans une rigole, les pneus en amont grattent un peu pour s'accrocher et la progression continue. Ça lève un peu les pattes et ça transpire dans la chemise. L'angle est tout bonnement impressionnant grâce au centre de gravité particulièrement bas. 
Une montée un chouia plus technique sur des cailloux instables propose des croisements de pont et des virages serrés. Rien à redire sur la motricité ! On enroule gentiment les choses sur un filet de gaz et au besoin, on laisse intervenir le VDC (Vehicle Dynamics Control) qui s'occupe de freiner les roues ayant perdu leur adhérence en accélérant un petit peu. Cela permet de progresser avec une seule roue ayant de l'accroche. Le temps de réaction du système par rapport aux crabots et aux blocages mécaniques plus virils gagnerait cependant à être raccourci. 
La dernière mouture du Forester ressemble désormais plus à un Supérieur Urbain Voyant qu'à un break surélevé. Le marketing de masse a fait son chemin pour définir la norme. Depuis le modèle précédent, l'embonpoint est partout sauf dans les tarifs. Les prestations et la qualité offertes tranchent avec la concurrence par des prix contenus. D'autant qu'au volant, c'est la conduite qui est valorisée au détriment de tout ce qui contribue aux salons ambulants que sont devenus nombre de véhicules avec leurs écrans de télévision, leurs chaînes Hifi complétées de MP3, leurs climatisations bizone dotées d'un frigidaire, leurs ordinateurs de bord et tutti quanti.
Type : SUV
Prix d'achat (modèle testé) : 25 750 €
Couple maxi : 196 Nm à 3 200 tr/min
Puissance maxi : 150 cv à 6 000 tr/min
• Puissance/poids : 71 kW/t
• Puissance/litre : 75 cv/litre
Poids : 1 540 kg
L x l x h : 4 560 x 1 780 x 1 700 mm
• Surface au sol = 8,12 m2
• Volume capable = 13,799 m3
Émissions de CO2 (test) : 214 gr/km
Émissions théoriques d'échappement
• CO2 = 198 gr/km
• CO = 0,820 gr/km
• NOx = 0,040 gr/km
• HC = 0,052 gr/km
• HC + NOx = 0,092 gr/km
Autonomie : 60 litres = 660 km
Consommations
• du test : 9,1 l/100
• lue à l'ordi : 8,6 l/100
• théorique constructeur : 8,4 l/100
• Test/Ordi : 6 %
• Test/Théorique : 8 %
Sources : essai-automobile
