En application de la "Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (dite loi LAURE)" du 30 décembre 1996, la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement d'Ile-de-France (DRIRE) a en effet établi un plan qui était soumis ce matin "pour avis" à l'ensemble des collectivités de la région par le préfet de région et le préfet de police.
"Pour avis", la nuance est d'importance : elle signifie que les délires dont sont victimes les représentants actuels de la nouvelle mairie "de gauche", verts en tête, pourront en dernier ressort être écartés par le préfet qui conserve la décision finale...
"Interdiction permanente des moteurs deux-temps"

"Restreindre l'essor important des deux-roues motorisés"
Vous n'êtes pas concernés par le deux-temps et vous pensez que de toute façon, ce type de moteur finira par disparaître tout seul de la circulation avec le vieillissement du parc ? La Mairie de Paris a quand même pensé à vous ! Car plutôt que de mettre un terme à l'augmentation délirante des loyers ou de lutter contre la transformation des quartiers vivants et populaires en douillets dortoirs à BoBos, conformément au mandat "de gauche" que lui ont confié les parisiens, la "nouvelle" municipalité ne semble avoir d'autres priorités que de prendre des "mesures réglementaires destinées à restreindre l'essor important de l'usage des deux-roues motorisés en Ile-de-France". Vous avez bien lu. Encore une fois pour la route ? Des "mesures réglementaires destinées à restreindre l'essor important de l'usage des deux-roues motorisés en Ile-de-France". Pas seulement dans Paris intra muros, ce qui en soi justifierait déjà une contestation des plus virulentes, mais dans toute l'Ile-de-France.
"Entre 3 et 122 fois plus"

Ville réservée aux ISFistes ?
La Ville de Paris regrette en outre que le PPA limite les restrictions de circulation aux seuls épisodes de pics de pollution. Elle propose au contraire qu'il "invite les collectivités à prendre des mesures permanentes de restriction de circulation des véhicules motorisés (VL, VUL, PL, 2RM, autocars) - comprendre automobiles, camionnettes, poids lourds, deux-roues motorisés et bétaillères à touristes - les plus polluants, c'est-à-dire non homologués ou homologués aux normes Euro les plus anciennes". En clair, autant afficher tout de suite un panneau à l'entrée de la ville indiquant que les véhicules de pauvres (immatriculés avant 1990) sont invités à passer leur chemin !
L'effet de Sarre sur la pollution atmosphérique

Dans un amendement déposé ce matin, le MRC rappelle que "l'essor de l'usage des deux-roues motorisés concourt à un meilleur partage de l'espace public entre tous les usagers, conformément à l'objectif de la municipalité" et que "l'usage des deux-roues motorisés participe à la décongestion des voies de circulation saturées : à parcours identique, le temps d'émission de polluants d'un deux-roues motorisés est inférieur à celui d'une voiture en raison de sa facilité de circulation et de stationnement".
"La Palisse ne dirait pas le contraire"
"Je vous demanderai d'en convenir", a encore lancé Georges Sarre à l'attention de ses petits camarades de débat au sein du Conseil de Paris : "la circulation et le stationnement d'un deux-roues requièrent moins de place que la circulation et le stationnement d'une voiture. M. de La Palisse ne dirait pas le contraire".... Le nouveau "saint patron des motards" note encore que depuis la directive du Parlement et du Conseil européens 2002/51/CE, les deux-roues motorisés nouvellement commercialisés sont soumis à une réduction drastique des émissions polluantes, et que "le niveau de ces dernières est au plus égal à celles des voitures". En outre, le cycle de vie d'un deux-roues motorisé, relativement court, "permet une diffusion rapide des nouvelles normes de pollution".
Les palmes de la mauvaise foi

"Il y a une tolérance pour les deux-roues motorisés en matière de pollution qui n'existe pour aucun autre type de véhicule", poursuit l'adjoint au maire tout à son délire, jurant bien sûr qu'il "ne s'agit pas de fustiger les motards, car ce ne sont pas eux qui sont responsables de l'élaboration des normes"...
La "bouc émissairisation" des deux-roues motorisés

Une moto polluerait autant que 147 voitures !
Selon une enquête exclusive du quotidien québécois Le Devoir, parue aujourd'hui, une Harley FXDWG peut émettre sur route la même quantité d'oxyde d'azote (NOx) que 147 Honda Civic...
16 types de motos ont été testés l'an dernier dans les laboratoires du ministère canadien de l'environnement, afin de mesurer le taux de NOx rejeté dans l'atmosphère. La plus propre des motos testées, une BMW F650 de 1997, rejette en ville 0,09 g de NOx par mille parcouru - 1 mille équivaut à 1,6 km -, soit deux fois plus qu'un gros camion Ford F-150. Viennent ensuite la Yamaha V-Star Custom (1988) avec 6,6 fois plus de NOx que le même camion, la Honda Shadow (1100 cc, V4 de 1988) avec 6,7 fois plus, et la Suzuki Intruder (V2 de 1400 cc de 1999) avec 7 fois plus de NOx par mille. Mais la palme du rejet d'oxyde d'azote revient sans conteste à la Harley Davidson FXDWG (1500 cc, V2 de 1999), qui rejette l'équivalent de neuf camions Ford F-150 en milieu urbain pour chaque mille parcouru... "Si l'on compare cette moto à une voiture de cylindrée équivalente", note Le Devoir, "il s'avère que la grosse Harley émet en ville la même quantité d'oxyde d'azote que 22 Honda Civic côte à côte !".
Sur route, où les rejets polluants sont généralement moins importants qu'en ville, la moins polluante des 16 motos testées, la BMW F650, émet 0,22 g de NOx par mille, soit tout de même 22 fois les rejets d'une Honda Civic (0,01 g/m). Une Kawasaki Vulcan 800 cc recrache l'équivalent de 34 Honda Civic, et la Honda Shadow, pourtant du même constructeur, l'équivalent de 101 Honda Civic ! Quant à la Suzuki Intruder, elle rejette pour sa part les NOx émis sur route par 117 voitures Suzuki Esteem. Et là encore la palme du rejet de NOx revient à Harley-Davidson, dont la FXDWG contribue autant au smog et aux pluies acides que 147 Civic, Geo Metro et Suzuki Esteem confondues.
"La différence, explique Le Devoir, vient du fait que les voitures, contrairement à la plupart des motos, sont équipées d'injecteurs et non de carburateurs, de convertisseurs catalytiques à trois voies et d'ordinateurs de gestion de la combustion". En ce qui concerne la consommation d'essence, les motos testées par le journal affichent des moyennes équivalentes ou très proches de celles des voitures de cylindrée comparable, même si elles pèsent en général trois fois moins. Le Devoir note en effet qu'en ville, la consommation moyenne des motos se situe entre 4,7 litres aux 100 km pour la plus petite (BMW 650) et 6,22 litres aux 100 pour la Triumph T509 (900 cc). En comparaison, une voiture Esteem roule en ville avec 4,79 litres aux 100. Mais à consommation égale, les motos contribuent moins à l'effet de serre en ville avec des émissions inférieures d'environ 30 % à celles des voitures.
Au Canada, les motos doivent désormais limiter leurs rejets urbains de monoxyde de carbone (CO) à 19,2 g par mille. La plupart y parviennent très facilement, sauf la Triumph T509 et la Honda CBR 600F3 qui flirtent avec cette limite (16,93 et 16,62 g par mille respectivement). Or comme l'explique le journaliste du Devoir, Louis-Gilles Francoeur, "cette limite est d'autant plus facile à respecter qu'elle autorise des rejets de CO 5,7 fois supérieurs à ce qu'on exige des voitures et des camionnettes légères dotées de moteurs beaucoup plus importants. Et cette limite imposée à des motos d'environ 300 kg est presque quatre fois moins élevée que la norme imposée aux camions de plus de 2,6 tonnes"... Quant aux hydrocarbures totaux, la norme fédérale canadienne autorise le rejet par les motos de 8 g par mille parcouru, soit 31 fois ce qui est exigé pour les voitures et les camionnettes.

Une sélection de Olivier P./ - Compilation de deux articles de Eric Michel (Motonet.com)