
Car personne n'est dupe. Sous ses jantes surdimensionnées, ses quinze couches de peinture et les coloris osés de sa planche de bord, la Leon Prototipo préfigurait à (au moins...) 95 % la nouvelle berline compacte du groupe ibère.
Aux actuelles Altea et Toledo, jumelles qui ne se différencient que par la protubérante malle de la seconde, il conviendra donc dorénavant d'ajouter un troisième rejeton, lui aussi marqué du sceau du styliste italien Walter de'Silva —passé auparavant par Alfa Romeo, et qui depuis s'en est allé chez Audi— et directement hérité du concept Salsa présenté en 2000.

Sans doute Walter de'Silva abuse-t-il en fait des bonnes choses. Remarquée sur l'Altea, et forcément moins sur la Toledo, la fameuse "ligne dynamique" partant du capot et qui s'étend jusqu'aux roues arrière se retrouve une fois encore sur la Leon. Voilà qui frise la redondance stylistique et risque bien d'entretenir une certaine confusion dans l'esprit du public.
Des trois modèles, la Leon devrait pourtant être celle qui aura le moins de mal à se faire une clientèle. Car contrairement à ses aînées (surtout l'Altea), elle répond au cahier des charges de sa catégorie, en y apportant de surcroît la chaleur toute latine commune aux modèles Seat actuels.

C'est d'autant plus vrai qu'à l'instar des Alfa Romeo 156 et 147, mais aussi du concept Altea qui préfigurait le MSV (Multi Sports Vehicle) de Seat, Walter de'Silva a doté la nouvelle Leon de sa marque de fabrique : les fameuses portières arrière surélevées sur le concept. Un choix stylistique qui n'avait pas été étranger au retour en grâce de la marque au Biscione. Espérons que le succès sera le même pour la firme catalane...
Autre détail : les essuie-glaces avant à mouvements antagonistes qui se rangeaient sur l'Altea à la verticale, ne sont cette fois-ci plus dissimulés dans les montants du pare-brise, mais bel et bien apparents.
Par rapport au concept entrevu à Genève, la Leon laisse évidemment tomber les strictes 4 places (2+2) pour une configuration plus traditionnelle. Quant au coffre, il ne gagne qu'un seul litre par rapport à l'ancienne génération : avec 341 litres, la Leon s'inscrit tout juste dans la moyenne de la catégorie. Ni plus, ni moins. Aucune surprise également à l'intérieur, intégralement repris de ses deux aînées.

Au chapitre du comportement routier, la Leon pourra compter comme ses pairs sur le châssis maison "Agile". Pareille à la génération actuelle, la suspension avant vient désormais s'ancrer sur un nouveau sous-châssis en aluminium, tandis que celle arrière, jusqu'ici semi-indépendante à barre de torsion, devient indépendante avec un essieu arrière multibras. L'ESP sera disponible en série sur toute la gamme. Côté sécurité passive, elle se dotera de six coussins gonflables (frontaux, rideaux, latéraux), ainsi que du système Isofix à l'arrière pour la fixation de sièges enfant.

Une sélection Olivier P./ Sources : AUTOTITRE Jean-Philippe Jourdan