Presque deux mois après la mesure de la circulation alternée mise en place le 17 Mars 2014 à Paris et en banlieue parisienne, Airparif dévoile le bilan : il y aurait eu un impact bénéfique mais bien trop insuffisant !
Pour rappel, cette mesure consistait à interdire toute la journée du 17 Mars la circulation aux poids-lourds et aux véhicules légers ayant une plaque d’immatriculation se terminant par un chiffre pair et ce sur Paris et en banlieue parisienne.
Bilan de ce 17 Mars
En 2013, plus de 3 millions de franciliens étaient exposés à un air vicié et l’impact de la pollution sur la santé devient de plus en plus inquiétant. Ce test avait pour but de voir si les émissions en particules et en oxyde d’azote diminuaient lorsque la circulation était alternée. Cette mesure instaurée le 17 mars en plein pic de pollution a réduit la concentration de particules de 6% et la circulation à Paris de 18% par rapport au lundi précédent. De plus, cette mesure a contribué à la baisse de 20% des émissions d’oxyde d’azote notamment sur le périphérique parisien.
Un investissement trop élevé
Cette circulation alternée a tout de même couté 4 millions d’euros par jour en Ile-de-France : D’après la loi sur l’air, les transports en commun doivent être gratuits en cas de restriction de circulation. Cet investissement serait trop lourd à porter: des moyens financiers seraient alors necessaires pour remettre en place une telle mesure.
Une période mal choisie et des véhicules non ciblés
De plus, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que les résultats soient réellement bénéfiques : la période choisie n’était pas forcément la meilleure, et si une amélioration de 1% par an est notée, il faudrait environ 50 ans pour atteindre les objectifs fixé par Bruxelles. Pour que cette mesure ait plus d’impact, il aurait fallu faire ce test lorsque la pollution de l’air était élevée : anticyclone, faible vent et forte inversion de température la veille ou le jour même.
Pour finir, cette mesure ne ciblait en aucun cas les véhicules émetteurs car des véhicules très émetteurs aux plaques impaires ont circulé ce jour là et des véhicules moins émetteurs aux plaques pairs ont été interdits dans la zone. Il aurait été plus judicieux de cibler les véhicules en fonction de leurs niveaux de pollution.
Circulation alternée du 17 Mars : cette mesure était-elle juste ?