Le premier constructeur à avoir exprimé l'intérêt pour l'aérodynamisme sur une auto de grande série, était Chrysler avec son modèle Airflow, en 1934 (ci-contre). Plus de 70 ans plus tard, la marque américaine a été intégrée à Mercedes pour former DaimlerChrysler, et c'est le constructeur allemand qui poursuit les recherches sur l'aérodynamisme. En fait, tous les constructeurs travaillent sur ce sujet, mais Mercedes innove en donnant un nouveau point de départ à ses recherches : un poisson, le poisson-coffre (ostracion cubicus, ci-dessus). Et ils ont bien raison, car on le devinerait pas, mais ce petit animal est d'une finesse aérodynamique incroyable.

Les ingénieurs Mercedes ont donc longuement travaillé, d'abord avec des logiciels de modelisation, en soufflerie ensuite. Sur ordinateur, les ingénieurs étaient parvenus à concevoir une forme au Cx théorique de 0,6, et quand ils étaient passé au stade de la maquette d'une automobile, ils avaient réalisé le concept bleu ci-dessus, qui a été mesuré avec le Cx de 0,09. Formidable ! Il était alors temps de faire une vraie voiture, c'est-à-dire avec des ouvrants (ruptures des panneaux de carrosserie), des canalisations d'échappement, des serrures, et tous ces petits détails qui différencient une maquette statique, monovolume, d'une automobile.

Ce Bionics s'en distingue pourtant essentiellement, par sa consommation. En moyenne européenne normalisée, Mercedes l'a chiffrée à 4,3 l/100 km. Ce chiffre n'est que modérément impressionnant, mais celui de la consommation normalisée à 90 km/h est plus évocateur d'exception : 2,8 l/100 km. Là, Mercedes peut être fier car ce Bionics n'a rien de la voiturette. Avec 4,24 m de long, 1,82 m de large et une hauteur de 1,59 m, l'auto a à quelques petits centimètres près les dimensions du récent monospace Volkswagen Golf Plus. De même, les performances du Bionics sont celles d'une vraie routière. Il roule à 190 km/h, et il ne lui faut que 8,2 s pour accélérer de 0 à 100 km/h.
C'est la frugalité de son moteur qui est donc aussi méritante, mais il est pourtant presque identique à un moteur de série, c'est un 4 cylindres CDI (turbo-diesel à injection directe) de 140 ch (103 kW), proche des moteurs de la classe A, mais avec un système SCR. Cette technique, déjà plusieurs fois évoquée sur ce site (dernièrement) consiste à ajouter un additif à l'échappement (l'Adblue, une solution à base d'urée) afin de diminuer les oxides de nitrogène. On connait cette technique sur les camions, mais ici couplé avec un filtre à particules, elle fait du Bionics une automobile aux émissions polluantes exceptionnellement basses.
On précisera cependant sur ce sujet, que filtrer les Nox et les particules, c'est ce que propose Toyota sur le nouveau moteur D4D de son Avensis, mais les solutions choisies par Mercedes sont encore plus effectives que la technologie Toyota (avec toutefois l'inconvénient de devoir recourir à un additif).

Sources : Mercedes, Moteurnature.com.