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Parler de la naissance de la signalisation routière en France, c'est avant tout rappeler que cette nation parcourue depuis ses origines de nombreux axes de circulation, doit l'essentiel de son code de signalisation à un seul homme : André MICHELIN (Voir l'article qui lui est consacré dans Actualités – Histoire de l'automobile).
Au tout début, alors que la France n'était qu'une immense forêt, les animaux tracèrent des chemins en prenant soin d'éviter les obstacles naturels. Tout naturellement l'homme suivit ce principe, tant qu'il ne disposât pas de moyens techniques lui permettant de les passer.
En l'an 218 avant Jésus Christ, lorsque Hannibal traverse les Alpes, la France dispose déjà d'un opulent réseau de voies de circulation.
PHOTO VOIES ROMAINES Jules César va établir autour de la Méditerranée et jusqu'en Angleterre les célèbres voies romaines, qui possédaient déjà des bornes pour en mesurer la longueur et pour indiquer aux légions le nombre de milles restant à parcourir jusqu'au prochain camp.
PHOTO Bornes Royales . Sous Louis XIV, Louis – Rodolphe PERRONNET, concepteur de nombreux ponts et créateur avec Trudaine de l'Ecole des Ponts et Chaussées en 1747, fait installé des bornes sur les routes royales et sur les départementales. Chaque borne est séparée de la suivante par une distance de 1000 toises (1.949 mètres). A la Révolution Française, 25000 km de voies Royales partent en étoile depuis la capitale.
C'est en 1835 que Tarbé de Vauxclair propose d'installer des poteaux indicateurs aux croisements des routes. Des bornes polygonales en pierre seront utilisées, sur leurs faces seront inscrits les noms des voies de communication.
Rien n'est encore décidé pour les communes, seuls les grands axes sont renseignés. Ainsi, dans chaque ville et dans chaque village, les responsables locaux vont ou ne vont pas, mettre en œuvre une signalisation.
Il faudra attendre 1900, et la sortie du premier guide Michelin. L'entreprise va créer à Clermont Ferrand le Bureau des Itinéraires qui fournira gratuitement sous 48 heures le meilleur trajet entre deux villes. C'est dans ce bureau que naîtra l'idée de numéroter les routes et de pourvoir le réseau routier de panneaux précis et modernes.
Profitant du Salon de 1912, André MICHELIN fait signer une pétition au Président de la République Française, Monsieur René Fallières.
Un an plus tard, après validation des ministères, les bornes et panneaux sortent des usines Michelin et portent la mention « Don de Michelin » ! Joli coup de pub.
Il faudra attendre la circulaire de 1926 pour que les ingénieurs des Ponts et Chaussées veillent à ce que seuls les panneaux conformes à la législation soient installés sur les nationales.
En 1949, une normalisation Européenne verra le jour, mais la France ne la validera pas. Et c'est en 1954 que les normes de 1949 seront appliquées.
Il aura fallut cinquante années pour qu'un code simple à comprendre permette aux Français et à leurs amis étrangers, de circuler d'une ville à une autre dans de bonnes conditions. La signalisation, les cartes routières et les guides ont assurés le développement du tourisme sur tout l'hexagone, grâce en premier lieu à André MICHELIN qui pris rapidement conscience que l'essor de l'automobile réclamait des outils et une signalétique appropriés.
Il est remarquable que le GPS qui tente de nous faire oublier les cartes routières et les guides touristiques, s'appuie sur une liaison satellite pour localiser l'automobile, et sur….. des cartes Michelin numérisées pour lui indiquer le chemin à emprunter.
© Olivier P./
RAPPEL
