Bonus malus sur les pneus Critère décisif pour les consommateurs

Cela faisait longtemps qu'on en parlait, il y a dans les cartons du ministère de l'écologie un projet de porter le système bonus-malus des voitures à beaucoup d'autres produits. On pense aux télévisions, ce qui serait très à propos vu que les très énergivores écrans de plus d'un mètre sont maintenant dans tous les hypermarchés, mais M. Borloo suggère aussi les pneumatiques de nos voitures. Il a donné l'idée lors d'interviews aux quotidiens La Tribune et Les échos. C'est plutôt une bonne idée, mais son application va demander une très grande technicité dans la rédaction du texte de loi. L'idée n'a rien de nouvelle. Elle est défendue par par le manufacturier Michelin depuis des années, il en a d'ailleurs convaincu les autres membres de son association professionnelle, l'ETRTO. Mais il y a un souci du fait qu'un pneumatique est un produit beaucoup plus secret qu'une voiture.

Dans le cas d'une auto, le bonus-malus sert à indiquer (par exemple) qu'une Peugeot 308 1.6 HDI 110 ch BMP6 est plus avantageuse qu'une 1.6 THP 150, puisque celle-ci rejette 167 g/km de CO2, donc malus de 750 €, quand la première n'en rejette que 120 g/km, donc bonus de 700 €. Et entre 2 autos d'émissions semblables, par exemple une Citroën C1 1.0 l et une Honda Civic hybride, toutes deux à 109 g/km de CO2, le consommateur moyen sait faire la différence. Pas de soucis. Mais entre 2 pneus ? Le pneumatique le plus efficient au monde est aujourd'hui le Michelin Energy Saver (photos), Michelin étant à sa quatrième génération de pneus optimisés pour réduire la résistance au roulement. Mais c'est aussi un pneu qui accroche remarquablement sur chaussée humide.

Il a été homologué par Peugeot, Mercedes, Volvo et Toyota (entre autres) pour plusieurs de leurs modèles, parce qu'il permet de réduire la consommation sans aucune concession sur la sécurité. Il aura le bonus maximal quand M. Borloo lancera son système (sur les pneus vendus au détail, il n'y aura pas un second bonus pour les voitures neuves qui en seraient équipées), et il n'y a pas de doute que ce système deviendrait le critère décisif pour les consommateurs. Mais la sécurité ? Le texte de loi sera t-il suffisament précis pour distinguer du Michelin, le pneu qui aurait une très faible résistance à l'avancement, donc bonus maximal, mais des qualités d'adhérence dégradées, donc sécurité minimale ? C'est important, le pneumatique...

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